Souriant et détendu, comme ses joueurs, le co-entraîneur du Racing 92 aborde avec sérénité le rendez-vous historique qui attend le club Ciel et Blanc samedi à Lyon, face aux Saracens.

Dans quel état d’esprit se trouve votre groupe à trois jours de la finale?
Il n’y a pas de stress mais de l’excitation. N’importe quel joueur de rugby rêve de ce genre de rencontre. Combien échangeraient quelques sélections pour jouer une finale avec leur club? Ils ont conscience de l’événement, conscience aussi qu’une finale, c’est fait pour être gagné.

Jouer cette finale à Lyon est-il un avantage?
Pour avoir joué des finales en tant que joueur ou entraineur, c’est exactement pareil de les jouer en France ou ailleurs. Moi, j’ai perdu avec Brive à Bordeaux (face à Bath en 1998) et on a gagné notre demie face à Leicester à l’extérieur. Ce qui est important, ce n’est pas où se trouve le terrain mais ce qui s’y passe.

Les Saracens vous ont-ils impressionné?
Clairement, nous ne sommes pas favoris. Les Saracens marchent sur l’eau, en championnat, en Coupe d’Europe où ils sont toujours invaincus cette saison. Combien ont-ils perdu de match cette saison (4)? C’est une équipe qui marque beaucoup d’essais, en encaisse très peu, a un buteur redoutable. Il y a de la puissance, de la vitesse, ils sont sûrs de leur jeu. Pour les battre, on devra être irréprochables et sortir un très gros match. À nous de trouver les clés.

Le souvenir du quart perdu à la dernière minute est-il toujours dans les têtes?
tous les joueurs ont ce quart en tête, même ceux qui n’étaient là mais qui ont vu le match, en ont entendu parler. On avait eu du mal à digérer cette défaite, ça nous avait gâché la fin de saison dernière. Depuis, Les Saracens ont encore gagné en maturité, en confiance, en épaisseur. Ils ont l’habitude de ce genre de match même si on a quelques joueurs qui ont aussi beaucoup d’expérience. C’est le genre de match qui plait à tout le monde.

Mesurez-vous le chemin parcouru par le club en dix ans?
Une finale, c’est déjà une reconnaissance pour le club. Mais pas que pour nous, pour ce groupe. C’est une reconnaissance du travail fait depuis des années. On n’oublie pas que le club était en Pro D2 il y a dix ans que le président Lorenzetti l’a repris en main. On pense aux anciens joueurs, aux anciens entraîneurs, au travail fait au centre de formation… On récolte ce qui a été semé tout au long de ces années.

Comment la semaine se déroule-t-elle jusque-là?
L’ambiance est détendue pour l’instant. On travaille sérieusement mais sans se prendre au sérieux. Vendredi, on va commencer à vraiment entrer dans le match mais ça ne sert à rien de se mettre la pression trop tôt. Ce qui est agréable, c’est que tout le monde est leader, tous les joueurs ont confiance en eux, en l’équipe. Pas parce qu’on est favoris mais parce qu’on très envie de la gagner. Il y a une grande détermination, chacun donne son avis. On est aussi conscients de représenter le rugby français. Il ne faut qu’elle nous échappe.

Jamais une équipe n’a remporté l’épreuve après avoir gagné ses huit premiers matchs, comme les Saracens…
Et j’espère que ça va continuer…