L'ouvreur australien de l'ASM n'a été titulaire que deux fois cette saison en Champions Cup, en quart et en demi-finale. Le sera-t-il samedi à Twickenham? Sur le terrain ou sur le banc, il n'aura qu'une seule idée en tête: le premier sacre européen de Clermont.

La défaite face à Toulon il y a deux saisons est-elle une source de motivation pour vous?
On a beaucoup appris des finales que nous avons jouées. Ce qui est important, c’est que c’est une nouvelle équipe cette année, avec de nouveaux coaches, de nouveaux joueurs. Les finales perdues appartiennent au passé. Celle-ci est une nouvelle opportunité pour nous. Nous sommes là où l’on voulait être en début de saison. On a construit notre saison pour arriver en forme au moment où ça compte vraiment. Maintenant, la chose la plus importante, c’est ce qu’il va se passer sur le terrain pendant 80 minutes.

Il reste quand même des souvenirs douloureux, de Toulon et de Twickenham…
Il n’y a aucune barrière psychologique qui nous barre la route vers Twickenham. L’an passé, les Saracens y ont sorti un gros match face à nous (6-46 en demi-finale), un jour où nous étions passés à côté. Mais c’est une nouvelle aventure qui a débuté cette saison.

Face aux mêmes Saracens en demi-finale cette saison, le public a aussi fait le spectacle. Craignez-vous qu’ils soient moins nombreux à Londres?
Quand je suis arrivé à Clermont en 2006, le stade était plein lors de mon premier match, et c’est toujours le cas depuis. Les supporters ont attendu 98 ans avant de voir le Brennus. On veut être sûrs qu’ils n’attendront pas aussi longtemps pour voir une Coupe d’Europe. On n’aura pas besoin du même public qu’à Saint-Étienne en demi-finale. On sait que, où que l’on aille, même s’ils ne sont pas 40 000, ils seront toujours derrière nous. Deux équipes françaises à Londres, c’est peut-être un cauchemar pour les promoteurs, mais tout le monde savait que la finale se jouerait à Twickenham.

Qu’est-ce que le nouveau staff vous a apporté?
Jono Gibbes, arrivé en provenance du Leinster, nous a apporté son expérience. Il a quand même gagné la Coupe d’Europe et la Ligue celtique. Son souci du détail, la préparation des grands matches, son appétit de titres, voilà ce qu’il nous apporte. Dans le jeu d’avant, le jeu d’attaque, il nous a vraiment beaucoup apporté. Cela fait une grande différence. Franck Azéma nous apprend lui à mieux se comprendre sur le terrain.

Un mot sur votre adversaire toulonnais?
Ils possèdent un effectif de très grande qualité. Ils ont construit leur équipe comme ils le désiraient, en recrutant les bons joueurs, ce qui leur permet de pouvoir choisir entre trois et quatre internationaux à chaque poste. Il y en a tellement qu’il est impossible de ne se concentrer que sur un ou deux dangers potentiels.

Votre effectif n’est pas mal non plus, à l’image de votre ligne arrière…
Jonathan Davies est revenu très en forme du Tournoi des VI Nations. Et je reste surpris de voir que le nom de Nick Abendanon n’a pas toujours été évoqué pour l’équipe d’Angleterre. Chaque match qu’il a joué avec nous, il fait toujours partie des trois meilleurs joueurs sur le terrain. Il nous apporte un style différent et je suis sûr qu’il va adorer jouer à Twickenham. Mais notre ligne arrière ne possède que des internationaux qui s’entendent tous très bien entre eux.