Les huitièmes de finale de la Champions Cup constituent un test grandeur nature pour les différents clubs encore en lice. Dans l’attente de ces rencontres de phases finales, Oval Insights – le fournisseur officiel des statistiques du tournoi – a déterminé les chiffres clés à retenir.

Sans surprise compte-tenu de son classement dans l’URC, de son expérience dans la compétition et de ses performances en phase de poules, le Leinster a de forte chance de poursuivre sa route dans la compétition. Avec 75% de chances de vaincre l’Ulster lors de leur huitième de finale, les joueurs de Leo Cullen sont les favoris actuels pour décrocher une nouvelle étoile. Compte-tenu de leurs performances jusqu’à présent dans la compétition, il est difficile de repérer un véritable point faible au sein de l’équipe du Leinster. Il ne fait aucun doute que les grandes équipes de la Champions Cup possèdent toujours un pack redoutable. La force des avants du Leinster est leur forme physique et leur vivacité, ce qui leur permet de jouer sur un rythme effréné difficile à soutenir pour leurs adversaires. Leur vitesse moyenne dans les rucks, dans la moitié de terrain adverse, a été inférieure à trois secondes jusqu’à présent. Ils combinent cela avec une capacité à contrôler la possession pendant de longues séquences de jeu : ils ont enregistré un total de 405 rucks cette saison, plus que toute autre équipe.

Même en jouant sur un tel rythme, le Leinster fait preuve d’une grande habileté et d’une grande puissance balle en mains, affichant un taux de réussite de 62% sur la ligne d’avantage. Le talent et la maîtrise du Leinster sont notamment incarnés par des joueurs de classe mondiale à l’image de Caelan Doris, en tête du classement pour les passes décisives, cinq au total, et de Josh van der Flier qui est le meilleur marqueur d’essais du tournoi. Est-ce l’année où le Leinster effacera sa récente déception en finale ? Comme toujours, les chances semblent en leur faveur.

Parmi les autres huitièmes de finale, Oval Insights prévoit que le match entre les Cell C Sharks et le Munster Rugby sera le plus disputé de ces phases finales, avec seulement 6% de chances supplémentaires en faveur du Munster, par rapport aux Sharks, de rejoindre les quarts de finale. Avant que les équipes ne soient annoncées plus tard dans la semaine, ce pronostic est largement basé sur les forces en présence au sein des équipes et sur la performance de ces formations ces derniers temps dans toutes les compétitions, ainsi que sur leur expérience individuellement et en tant que groupe.

Leurs styles et leurs réputations laissent présager un combat féroce. Lors de ses performances en Champions Cup cette saison, le Munster s’est illustré par son sang-froid. Les Munstermen ont réalisé en moyenne 147,5 plaquages par match, une performance impressionnante. Cela leur a permis de disposer des Northampton Saints à deux reprises et d’inquiéter le Stade Toulousain – présenté par le Season Simulator comme le principal challenger du Leinster pour le titre – avec un essai inscrit à domicile et à l’extérieur.

Gavin Coombes a incarné l’esprit conquérant du Munster cette saison. Le troisième-ligne a réalisé plus de plaquages que tout autre joueur de la Champions Cup (25 lors de la Journée 2), et s’est illustré en récupérant de précieux ballons de turnovers grâce à son activité dans les rucks, au cœur des mauls, en mettant la pression sur les joueurs en touche et même en effectuant des interceptions. Coombes incarne l’esprit guerrier de son équipe et sera crucial s’ils veulent résister à la puissance des Cell C Sharks.

Mais les Cell C Sharks proposeront un défi de taille à la Red Army à domicile. Leur taux de réussite sur la ligne d’avantage est le plus élevé de la compétition (64%) en raison de la puissance des joueurs, à l’image du flanker Siya Kolisi, qui a réussi six plaquages dominants jusqu’à présent, soit un de moins que le deuxième-ligne du Stade Toulousain Emmanuel Meafou. Ce match s’annonce donc particulièrement disputé.

En revanche, la tâche s’annonce plus compliquée pour les Ospreys. Face aux Saracens ce week-end – qui affichent de bonnes performances en Premiership et qui ont été de redoutables adversaires en Champions Cup au cours de la dernière décennie – les Ospreys semblent présenter moins de garantie que leurs adversaires en terme de profondeur d’effectif et d’homogénéité. Cependant, les Gallois se sont bien comportés lors de la phase de poules, battant à deux reprises Montpellier Hérault Rugby. Leur succès en phase de poules reposait sur un pack bien rodé, notamment en touche et sur les mauls. Adam Beard a récupéré un total de 26 lancers – 49% des lancers réussis des Ospreys – plus que tout autre joueur. Lorsque Beard récupère un ballon en touche, l’équipe basée à Swansea brille souvent sur les mauls. Les Ospreys ont en effet signé 92 mètres au total sur cette séquence de jeu et ont mis en place trois mauls qui ont parcouru plus de dix mètres.

Les Saracens ont également brillé sur les mauls, parcourant 87 mètres au total pour quatre essais inscrits. La façon dont les équipes se comporteront dans ce secteur de jeu pourrait ainsi être capital pour rejoindre les quarts de finale. Les Ospreys est l’équipe dont les chances de victoire prévues ce week-end sont les moins élevées par rapport aux points qu’ils ont marqués lors de la phase préliminaire. Peuvent-ils réussir à bouleverser les pronostics ?